Les Fleurs et la Rosée
Il y avait dans un lieu reculé,
Un jardin de fleurs parsemé.
Un matin alors que la vie menait bon train,
Une dispute éclata en son sein.

La Tulipe, en ce jour, si matinale,
Disant que rien dans ce monde n'était à son égal,
La Rose en bouton encore toute endormie,
Exprima son désaccord et la contredit :

« Ma chère si vous parlez de beauté,
Je suis, ce me semble, le plus indiquée,
Pour dire que sur la terre entière,
Ce sont les Roses passagères,
Qui restent bien plus belles,
Face aux Tulipes et leur bulbe immortel ».

C'est ainsi que toutes les Fleurs,
Contestèrent chaque beauté en cette heure.

La petite Goutte de rosée, regardait amusée
Les mignonnes végétales se disputer,
Comme trois déesses ont pu se contredire,
Pour savoir à qui la Pomme devait revenir.
Pareil au prince berger par les Déités quémandé,
Les Fleurs à la Goutte s'en allèrent demander :
« S'il te plaît petite perle nourricière,
Quelle est celle que la beauté éclaire ? »

La Gouttelette aussi sage que fine,
Leur répondit de sa voix cristalline :
« Aucune n'est plus belle que chacune d'entre vous,
Aucune n'est la même, vous formez un joli Tout.
Cet ensemble charmant qu'est le jardin,
Que serait-il s'il se retrouvait demain,
Sans vous Dame Rose
Et votre élégance éclose ?
Sans la Douce Tulipe
Qui l'hiver anticipe ?
Sans toutes les Fleurs,
Qui forment son bonheur ?
Il périrait certainement,
Sans gloire et tristement.
En cet instant vous êtes homogènes
Laides dans une commune haine.
Puisque vous voulez mon jugement,
Je vous le donne à présent.

La plus belle dans le monde entier,
Celle qui rallie toutes les qualités,
La seule qui sache ce que signifie tolérance,
Sans aucun doute c'est la Différence. »
Retour à l'accueil